Quelques Phrases hors contexte

 

"L'Art est indissociable d'une expérience de la durée et de l'intimité."

"Ma vision de la photographie plasticienne est celle d'une construction de l'image photographique par des procédés, tous à inventer, qui l'éloignent de l'instantanéité d'un déclenchement mécanique ultracourt et d'une restitution fidèle des objets et surfaces pour y faire se meller l'énigmatique d'une danse et de son aléatoire."

"J'explore un devenir lumière, une forme de circulation intérieure selon divers modes."

"Une peinture ne se résume pas à un assemblage de formes et de couleurs, c'est aussi un univers gestuel, un champ texturel, une interface de réponse dynamique à la lumière incidente..."

"La géométrie des gestes entre directement en résonnance avec la motricité du regardeur. C'est toute l'importance des dimensions réelles de l'oeuvre."

"Ma main gauche, ou son empreinte, pour quantité de raisons, dont notamment ce rapport étroit au faire, au faire artistique, à l'intelligence sensitive de l'acte et à sa capacité de court-circuiter le langage, d'agir en son amont."

"Multi-image et coprésences sont deux aspects d'une même réalité sensible de la peinture : ils contribuent à la densité suggestive du visuel et annulent l'unicité de perspective ou de lieu."

"Introduire des trous, des passages, des portes, des ponts, des liaisons. Tracer des chemins de traverse, couper, regarder de biais, essayer autrement, pour voir, par nécessité intérieure, parce que tout modèle n'est qu'une tentative de représentation qui est aussi juste que fausse, et que s'en contenter c'est renoncer au présent."

"Penser l'oeuvre comme un dispositif visuel, une machine (à penser), une expérience ou un évènement qui se produit (et s'actualise) à chaque rencontre."

"Un formatage des esprits commence avec la photographie standard (traditionnelle). Non pas que le procédé soit en soi calamiteux, c'est un fantastique progrès, mais il s'accompagne d'une perte de relief, de vision spatiale binoculaire d'une part, et oublie d'autre part les apports majeurs de la sensibilité et du resenti dans l'arbitraire poétique de l'expression. La photographie entérine un rapport aux formes et aux objets, aux surfaces et à une distribution perspectiviste "vériste" des éléments. Ce peut être un asservissement de l'homme. La vérité intime de la sensation et du ressenti, d'une restitution selon l'importance, la justesse expressive des déformations et stylisations n'ont jamais été aussi mises à mal que depuis qu'un très grand nombre d'artistes plasticiens usent de supports photographiques pour construire leur oeuvre. Un détachement est nécessaire pour préserver en l'homme les ressorts de la plasticité et de l'imaginaire."

"Peindre c'est partir à la poursuite d'une idée, d'un ressenti, sur une piste délibérément fausse (ou trop approximative, ténue), tout en sachant que lorsque viendra l'impossibilité de poursuivre (crise, dérapage, cliché, précipice) seule une construction-destruction (aveugle) saura trouver ce qui manquait. L'oeuvre commence seulement à partir de ce point."

"La peinture lumineuse est une nouvelle pratique photographique (non infographique) de création d'images. Elle construit avec des pinceaux lumineux, des intercepteurs et une pincée motrice. Elle crée des distributions de lumière qui ne résultent pas de la dispositions des objets et des qualités de leur surface (texture, réflexion, etc.) dans l'espace - c'est en cela qu'elle s'affranchit de leur tutelle, mais résultent d'une modulation des flux dans l'intervalle d'une durée. C'est un film à une seule image..."

"Commettre photographiquement la Peinture, commettre picturalement la Sculpture."

"Rien ne saurait remplacer ni équivaloire la confrontation directe avec les oeuvres, leur taille, leur géométrie, mais aussi leurs gestes, leurs textures. Il faut aller voir les peintures où elles sont présentées. La photographie d'une oeuvre picturale n'est que le produit d'un protocole d'enregistrement qui n'est ni neutre ni objectif. L'expérience de la peinture est unique."

"La photographie d'une peinture écrase les gestes, textures, reliefs, imperfections, et fond les couches en un seul dispositif graphique de suggestion de textures. C'est aussi faux que la connaissance intime que l'on peut avoir d'un bâtiment (et, par exemple, des différentes qualités de lumière de ses espaces) à partir de son seul plan. Cela étant, c'est un outil systématique (quasi-régulier) important et précieux."

"La dimension mécanique et arrêtée, statique, de l'image photographique est désormais pulvérisée. Encore un petit effort et l'on en reviendra à la justesse qu'il peut y avoir dans une déformation ; par où la peinture à toujours su trouver des voies ultracourtes, ultrarapides."

"La Peinture est une question d'engagement. Sans mise, sans enjeu, sans risque, il ne se passe rien."

"Photographier la Lumière après avoir annulé la présence des objets sur lesquels elle apparait (s'apparait) c'est un peu comme attraper un fantome. C'est réinventer l'acte et tout ce qui va avec."

"Asepsie et négligence, comme attraction et répulsion, merveilles et monstres, beau et laid. De la tension dynamique nait l'efficace de l'oeuvre."

"Rien n'est ennuyeux comme ce qui choit dans un système de références inconnues dont la connaissance n'épargne pas les lenteurs descriptives, narratives, élocutoires ... par où narrativité et symbolisme ne peuvent être que seconds dans l'oeuvre, l'immédiateté se fondant sur d'autres voies."

"Le consensuel se cache derrière de nombreuses oeuvres dont l'une des qualités est de décorer anonymement un espace, de s'y fondre au point de s'y faire oublier. Je conçois l'oeuvre comme un coup de semonce, fût-il sourd et à la limite de l'imperceptible, comme un tremble, une résonnance, une vibration. Cela n'exclu pas la sérénnité. Il faut qu'il se passe quelque chose, que le regardeur-interprète s'en fasse l'écho."

"Peindre aujourd'hui c'est hériter de 30 000 ans au moins."

"La lumière n'est ni évidente ni simple. Beaucoup de visuels fonctionnent selon un mode monochromatique. Pour qu'il y ait lumière (résultante lumière, atmosphère lumineuse), il faut, hors les valeurs (blanc, gris et noir), un minimum de trois couleurs dominantes de tons nettement distincts (sachant que le marron occupe une position médiane qui parfois ne peut compter dans le nombre). A partir de ce crible, il y a beaucoup de peintre de la valeur, dont les oeuvres fonctionnent sur un mode relativement monochromatique, et très peu de peintres de la lumière. Beaucoup de Classiques ont eut recours aux marrons et bruns pour assembler et uniformiser une peinture, qui souvent reste dans un fonctionnement de valeurs."

"La couleur produit un étagement en profondeur des éléments ou motifs selon un régime perseptif indépendant de toute suggestion de lignes, dimensions relatives et perspective. (cf. Chewing-gum, Peinture 2010)."

"Spatialisation et transparence permettent la circulation intérieure. L'oeuvre accède alors à un statut d'interface, d'échangeur gagné par une forme de porosité."

"Cacher le sens dans l'acte-même par lequel on le découvre."

"Donner à la forme et à la corporéité une absence locale de frontière qui en limite ou annule la séparation. Se donner de percevoir les changements de milieux comme une continuité riche de transitions et d'échange."

 

 

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